Cellule de Oliver Jacob

Jacob avait été emmené à la prison de haute sécurité de Rémipolis, là où se trouvait entre autre bon nombre de jallaniste, après avoir été capturé par les autorités après l'échec de l'attaque contre Quentin Picaban au chateau familial.


Interrogé par les policiers il répondait qu'une seule chose :

- "Je ne veux pas voir mon avocat, je m'en fou, celui que je veux voir c'est Charles De Mère !"

Les policiers étaient perplexes :

- "Il en a rien à foutre de toi De Mère, tu crois qu'il a que ça à faire de s'occuper des petites merdes comme toi ?
- De Mère ou rien."

Pourquoi voir De Mère pensèrent les policiers ? Face au mutisme du prisonnier ils prévinrent leur hiérarchie et De Mère pour savoir si celui-ci accpterait de voir le prisonnier.

L'homme était menotté, on avait eu peur qu'il s'agissait d'un piège contre l'illustre homme d'Etat.

- "Je vous ai vu à la télé. C'est vous qui vous occupez des jallanistes c'est ça ?"

Sans attendre la réponse il continua :

- "Les cabots m'ont arrêté mais moi j'ai des infos qui pourraient vous intéresser en échange de mon amnistie ou de ma grâce je m'en fou du moment que je suis dehors."

Des informations sur la milice noire notamment mais aussi et surtout sur la nuit du 3 au 4 à Nieba..."

- "Des instigateurs du Coup d'Etat du 3 décembre ! De ceux qui ont aidé Jallan ! De ceux qui ont massacré Nieba !
Ils sont toujours en liberté et dans les plus hautes sphères de l'Etat francovar !

Cela vaut bien 20 ans de liberté vous ne pensez pas ?"

Jacob recula sur sa chaise en fer.
Il était pour l'instant isolé, comme tous les prisonniers du quartier de haute sécurité, pour éviter le genre de problème évoqué par le Président De Mère.
Il ne souhaitait pas que cela change :

- "Vous etes connu pour votre honnête. C'est d'accord. 
Encore vous faudra t-il me croire. Cependant j'ai des preuves. 
J'espère pour vous que nous ne sommes pas écouté cela vous mettrait en danger."


Il se rapprocha.

- J'ai participé moi même au massacre de Nieba la nuit du 3 décembre.
Ils sont coriaces les gens de votre Clan, ça ya pas à dire.

Cependant je n'étais pas dans le camps jallaniste.
J'étais dans le camps monarchiste."

Il garda le silence quelques secondes.

- "Car oui, les monarchistes picabanistes ont participé au coup d'Etat. Mieux Rayal lui meme était l'un des auteurs de ce coup d'Etat.
Alors vous allez me dire une alliance monarchiste jallaniste ce n'est pas possible. Vous avez raison je vais y revenir plus tard.

Concrètement, je travaille pour Rayal depuis mon enfance. 
Abandonné par mes parents je me suis retrouvé à la rue et force est de constater qu'il m'a aidé, un temps du moins.
Mais en échange de ma fidélité j'ai du accepter de me faire insulter de batard de mézénien toute ma vie, maintenant que je me suis fait attrapé ça suffit.

Bref, fin novembre on m'a dit que je devais me tenir pret le jour de la fete nationale et ne pas boire etc, pour une opération importante.
Dans la nuit du 2 au 3, moi et une bonne partie de mes copains monarchistes on nous a emmené prendre le controle de Nieba pendant que des potes dirigés par Stroegler devaient prendre le controle de Picabie.

Je ne le savais pas à ce moment là mais apparemment les jallanistes n'étaient pas assez nombreux d'où cette alliance avec les monarchistes. Bien sur Rayal pensait qu'il s'agissait également de monarchiste d'un courant différent et pas de jallaniste c'est pour cela qu'il a accepté l'alliance en échange du trone de Francovie.

Le jour venu on a attaqué Nieba.
Le Bordel que c'était ma parole.
On arrivait pas à passer et donc comme vous le savez surement, on a fait une attaque suicide si on peut dire et on a tout fait pour passer quitte à perdre un bon nombre de copain.
Forcément quand on perd un si grand nombre de pote, on est changé. Donc dès qu'on a pris la ville on a massacré les résistants qui s'y trouvaient.
Ne m'en voulez pas c'est comme ça. 

Bref on a pris la ville et j'ai été blessé. 
On m'a donc écarté du groupe vers 9H du matin. 

Le soir j'ai appris que mes potes monarchistes s'étaient fait ensuite massacrer une heure plus tard par les jallanistes afin de controler seul le pays et que Rayal était en fuite.

Dans les semaines qui suivirent je me suis cacher, j'avais peur que la milice noire m'arrete.
Ce fut le cas.
Cependant j'ai eu la chance d'etre sauvé par un homme, pas des moindres, Jongor en personne. 
Il m'a dit qu'en tant que mézenien je ne devais pas me soumettre à l'impérialisme picaban et il m'a donné une seconde chance.
En échange de sa clémence j'ai tout fait pour qu'ils arretent des anciens potes à moi, pas tous hein, mais en tout cas ils ont arreté pas mal de résistant, c'étaient leur méthode à l'époque.

Si je vous parle de ça c'est que peu à peu j'ai eu la confiance de la milice et j'ai eu accès à des documents qui prouvent ce que je viens de dire, la participation des monarchistes et leurs massacres ensuite.
Surtout j'ai une cassette vidéo où on voit Rayal discuter avec Tarque en personne avant le coup d'Etat, une précaution des jallanistes à ce que j'ai compris.

Toutes ces preuves se trouvent dans un coffre que je garde pour moi pour l'instant."

(C'est à Rémipolis)

Oliver Jacob supportait de moins en moins la prison.
Il était emprisonné depuis maintenant un an suite à la tentative d'assassinat contre l'actuel Prince-Picaban.


Montignac défendant Tarque lui meme, Jacob estimait qu'il accepterait de le défendre lui puisqu'il y avait un lien entre les deux.


On invita l'avocat à se rendre dans une salle de réunion avec son client.


Jacob semblait paranoïaque, il n'arrait pas de se retourner : 

- "C'est vous Montignac ??"

- Lui même, bonjour M. Jacob. Pourquoi souhaitiez-vous me rencontrer ?

Oliver Jacob se leva, en sueur :

- "J'ai déja tout dit il y a un an à Charles de Mère mais il a été touché par la flémingite.
Vous êtes préfet mais vous êtes mézénien comme moi et je suis prêt à vous faire confiance."

Il avait du mal à lâcher le morceau.

- "Je suis prêt à tout vous dire mais je risque ma vie à chaque instant."

Il se rassit prêt à tout déballer.

- "Je suis en prison car on m'a demandé d'assassiner le Prince-Picaban, cela vous le savez.
Celui qui m'a demandé de le faire c'est tout simplement son cousin : Rayal Picaban."

Les accusations n'étaient pas vraiment surprenantes. Rayal avait été soupçonné dès le début mais il n'y avait eu ni preuves ni témoignages.
C'était en tout cas gravissime car Rayal Picaban était actuellement l'un des gouverneurs de Francovie et surtout il était devenu Maréchal des armées il y a peu.


L'homme continua.

- "Je ne dispose d'aucune preuve de cela. Picaban fait attention pour ne pas tomber dans ce genre de situation ..."

C'était décevant car la parole du bonhomme n'avait pas grande valeur.

- "Cependant ... j'ai des informations importantes, d'une nature autre à vous dire. Et là je dispose de preuve que j'ai cachées.
Fin 2016, lors du coup d'Etat jallaniste, Picaban et Stroegler, son second, nous ont ordonné de nous rassembler vers Nieba dans l'est comtadin. 
Notre but était simple, il s'agissait de massacrer les opposants et de prendre le controle de la ville dans le cadre d'un coup d'Etat qui devait placer Picaban sur le trone de Francovie."
Comme vous l'aurez compris, nous sommes à l'origine du célèbre massacre de Nieba."


La bataille de Nieba avait été une véritable boucherie. La ville avait été la grande victime de la guerre et c'était la raison que le tribunal spécial pour juger les jallanistes y avait été installé. 
Il continua.


- "Peu après j'ai dû rejoindre Picaban à Picabie pour préparer ce qui devait être l'entrée dans la capitale. Heureusement pour moi car l'ensemble de nos hommes ont été ensuite trahis par les hommes de Tarque, nous ne savions pas encore qu'il était jallaniste. 
Ils sont mort et j'ai pu partir en exil en suivant Rayal.

Bref, Picaban est complice de ce qui s'est passé en décembre 2016, même si les conséquences ne lui ont pas été profitables. 
Aujourd'hui avec la relance des procès contre les jallanistes, il va se retrouver juge ce qui est incroyable ! 

Je veux profiter des informations que j'ai à disposition pour obtenir une amnistie totale."

Montignac recueillait avec précisions les informations données par Oliver Jacob. Les demandes de son clients étaient audacieuses :

- Cela me semble tout à fait plaidable devant un juge, sans que je puisse vous le promettre avec certitude l'abandon des charges. A minima on peut obtenir un allègement de peine.

Montignac essayait d'avoir davantage de précisions sur le dossier :

- J'ai lu dans votre dossier que M. de Mère vous avez placé sous le statut de témoin assisté. Vous deviez être transferré à la maison d'arrêt du TSPCJ. Pourquoi se transfert n'a-t-il pas eu lieu ? Depuis quand êtes-vous détenu ? seule la mention 15 janvier figure sur le dossier.

Mais également sur le degré d'implication de son client :

J'ai besoin de connaître quelques éléments : quel est votre rôle de l'assassinat du Prince-Picaban et de sa famille ? dans le massacre de Nieba ?

Si vous êtes placé en examen nous veillerons à vous faire obtenir un statut de collaborateur de justice en échange d'une exemption de peine, ou a minima, d'un allègement des sanctions plaidées à votre encontre.  Souhaitez-vous demander une contrepartie financière ?

Il s'enquit enfin des conditions de détention :
- Comment sont vos conditions de détentions ici ?

Voici un exemplaire du contrat de défense :

CABINET MONTIGNAC & ASSOCIÉS

Maître Hubert de Montignac, représentant le Cabinet Montignac et Associé d'une part,
M. Oliver Jacob, d'une autre part,

CONCLUENT CE QUI SUIT ;

Article 1 : Le cabinet Montignac & Associé sis à Micropolia est mandaté pour représenté les intérêts de M. Oliver Jacob devant la justice Francovare.

Article 2 : Les honoraires sont fixés pour l'ensemble de la procédure comme suit : un forfait de base à hauteur de 200 R auquel s'ajoute 10 % des sommes ordonnées pour versement au bénéfice de M. Jacob Oliver par la Justice.

Article 3 : Le contrat est fixé pour la durée de la procédure judiciaire avec effet immédiat et payable à échéance de 15 jours après la décision de justice.

Fait à Rémipolis, le 24 avril 2020

Spoiler:

Il va sans dire que la somme forfaitaire ne doit pas être un obstacle. Il m'est possible de vous faire crédit ou de l'annuler si vous êtes sans ressource. Je ne refuse jamais de défendre un justiciable.

EL : non pas de soucis au contraire !

- J'ai lu dans votre dossier que M. de Mère vous avez placé sous le statut de témoin assisté. Vous deviez être transferré à la maison d'arrêt du TSPCJ. Pourquoi se transfert n'a-t-il pas eu lieu ? Depuis quand êtes-vous détenu ? seule la mention 15 janvier figure sur le dossier.

- "Oui on devait me transferer à Nieba. M. de Mère voulait diriger l'ensemble du processus puisqu'ici Picaban pourrait peut etre en tant que gouverneur faire en sorte que je ne parle pas.
Mais je crois qu'il ne se doute de rien. J'espère en tout cas. 


Cela ne s'est pas fait après que de Mère soit tombé dans la flemingite."

J'ai besoin de connaître quelques éléments : quel est votre rôle de l'assassinat du Prince-Picaban et de sa famille ? dans le massacre de Nieba ?

- "Nous devions tuer le Prince-Picaban mais cela ne s'est pas fait. Nous avons été stoppé par le groupe d'Elite de Gendarmerie qui protégeait la maison sans que nous le sachions. 
J'étais juste l'un des exécutants.


Pour le massacre de Nieba, le but était de prendre le controle de la ville afin que l'ensemble de la cote est du comtat-francovin tombe dans les mains de Picaban, la cote ouest devant etre controlée par les hommes de Jallan.
Là aussi je n'étais qu'un petit executant.
Je me suis occupé de prendre le controle de la tour de retransmission de la ville afin d'avoir accès aux communications.
Quand cela fut réalisé, j'ai du tuer bon nombre de personne pour cela, on y allait pas avec le dos de la cuillère, on m'a renvoyé sur Picabie pour escorter Picaban."

Si vous êtes placé en examen nous veillerons à vous faire obtenir un statut de collaborateur de justice en échange d'une exemption de peine, ou a minima, d'un allègement des sanctions plaidées à votre encontre.  Souhaitez-vous demander une contrepartie financière ?

- "Je veux surtout sortir de prison ! Mais un peu de pognon ferait le plus grand bien je dois l'admettre."

Montignac cherchait à comprendre le rôle de son client dans les faits qui lui seraient reprochés et dans le régime dictatorial ensuite. Cela lui semblait capital pour la suite :
- A quel titre avez-vous commis ces crimes ? Tarque était-il déjà au pouvoir ? Quel fut votre rôle dans le régime de Tarque ensuite ? Vous ne m'avez pas répondu, depuis quand êtes-vous dans cette prison ?

- "J'ai participé activement à ces crimes oui.
Tarque n'était pas au pouvoir non c'était pendant son coup d'Etat.
Je n'ai eu aucun role dans le régime tarquien ensuite. Je suis un monarchiste et les jallanistes détestent cela.

Je suis en prison depuis Janvier 2019 à cause de la tentative d'assassinat contre le Prince-Picaban."

A combien d'années de prison avez-vous été condamnées ? Avez-vous fait de la détention provisoire ?