Prise de fonction à l'assemblée

**Hubert de Montignac** Jeu 20 Fév - 5:41

Hubert s'était lancé en politique à la demande de Jules Carignon. Il était toujours de bon ton de faire figurer quelques grands serviteurs de l'Etat pour accroître l'illusion de la respectabilité et de la compétence. Hubert s'était laissé convaincre : défendre l'intérêt général, les intérêts nationaux, les libertés fondamentales, voilà ce qu'il avait toujours fait, comme militaire, comme préfet, comme avocat, aujourd'hui il le ferait comme député. La perspective de représenter Mézénas à la capitale avait emporté son adhésion.

Après son entrée dans l'édifice, il prit possession de sa mallette, découvrant les insignes de sa fonctions : écharpe tricolore, cocarde, à placer derrière sa voiture, ou plutôt son vélo - Hubert était un specimen rare de conservateur-écolo - et enfin un règlement de l'Assemblée. Il visita les lieux pour la première fois, silencieux, presque recueilli dans ce temple de la démocratie. Enfin, il prit possession de son bureau, avec couchette, pour les débats et votes un peu tardif.

Sa priorité allait à la constitution d'un staff. Il s'employait les services de deux personnes : une secrétaire, celle qu'il avait connu comme préfet, une deuxième maman et un attaché parlementaire senior, son ancien chef de cabinet à la préfecture de Mézénas. Ses autres moyens financiers seraient reversés au parti afin de payer les collaborateurs du groupe.

Il n'avait pas fini d'élaborer son agenda, lorsque la nouvelle tomba. Une vidéo de Carrignon tournait sur les réseaux sociaux, le montrant en train de pratiquer le péché d'Onan. Il était marié, ce n'était pas sa femme qu'il convoitait dans ce plaisir solitaire. Acte malveillance venant de son propre camp ou venant de la gauche nul ne saurait le dire. La tête du NPC était attaquée. En fin de soirée Carrignon démissionnait de son poste de président du NPC, ouvrant la voix aux ambitieux. Montignac n'était pas de ceux-là.

Pourtant, il s'entretint de longues heures avec Carrignon dans son petit bureau de l'Assemblée. Entre les querelles d'égo, du numéro 2 et du numéro 3, Montignac faisait figure de recours sérieux, capable de ménager les susceptibilités. Carrignon lui demanda de prendre sa succession.