Bataille du fleuve Banga

- Vive Octave Ier ! La force fait l'union !
- Plus Ultra !

Le 23 août, deux brigades livadiennes et quatre régiments banganais s'engagèrent vers la pointe nord de la poche rebelle avec la ferme intention de la détruire. Toute la nuit, plusieurs vols de reconnaissance livadiens avaient mis à jour les points faibles du dispositif adverse et Kolwart avait décidé d'y engager la crème de ses troupes.

La lutte était trop inégale. Les armes livadiennes et banganaises étaient nombreuses et bien armés. Leur ravitaillement en vivres et munitions était facile. Ls Milibas étaient eux nettement moins nombreux, ils étaient bien équipés ence qui concernait les armes individuelles mais très peu en terme d'artillerie lourde et de soutien aérien. Par ailleurs, les forces loyalistes pouvait se déplacer rapidement grâce à la qualité de leurs équipements, tandis que les rebelles étaient tributaires de leurs pieds et de quelques camions. Enfin, les bangano-livadiens possédaient un réseau de transmission bien organisé qui lui donnait de grandes facilités de commandement, là où leurs adversaires peinaient à coordonner des acions d'ensemble.

L'assaut débuta d'abord par une préparation d'artillerie. Les obusiers lourds, les missiles et les avions bombardiers assénèrent une série de frappes chirurgicales sur tous les points sensibles du duspositif ennemi. Après quoi, les livadiens amenés par hélicos, sautèrent sur les ponts du fleuve Banga. Après quoi, ils attendirent l'arrivée des troupes régulières. A l'est, deux bataillons de blindés livadiens détruisirent les maigres forces qui leur étaient opposés. A l'ouest, la poussée banganaise était très forte encore. L'infanterie régulière n'arrivait que rarement en contact, elle était toujours précédé d'un feu roulant et tous les points de résistance étaient toujours copieusement bombardés. L'issue de cette bataille ne pouvait pas faire de doutes. Ca et là, les les miliciens tendaient des embuscades et entamaient des techniques de guérilla, mais celles-ci ne s'improvisaient pas du jour au lendemain, et elles tournaient le plus souvent court.

A 18 heures, toutes les troupes étaient sur leur point d'arrivée prévu. Les rebelles n'avaient pas pu contenir la poussée d'une armée plus nombreuse et infiniment plus équipée. Les services de l'armée livadiennes estimaient les pertes de l'adversaire très lourdes et on avait capturé plusieurs dizaines de prisonniers. Du côté allié, on avait perdu une quinzaine de soldats, ainsi que deux hélicoptères.

Le prochain coup de boutoir interviendrait devant Triomphant-Sékissa où l'attaque avaroise était imminente.

Au lendemain de la victoire du fleuve Banga, l'état-major bangano-livadien rassemblait ses forces et les réalignait sur la ligne de front. Kolwart se trouvait face à un dilemme simple, le dilemme de tous les généraux après une grande victoire : fallait-il détruire les derniers guérilleros de la poche ou profiter de la faiblesse de l'adversaire pour lui porter un nouveau coup ? En un sens, fallait-il consolider ou exploiter cette grande victoire ?

Kolwart était d'un tempérament offensif. Il ne mit pas longtemps à prendre une décision. L'ennemi était en pleine déroute. Accroché devant Triomphant-Sékissa, il peinait à constituer un front solide au Nord. Les Alliés disposaient du nombre, d'un équipement infiniment supérieur et de l'avantage tactique et stratégique qu'auront toujours les armées régulières sur les milices.

Le général Livadien avait donc décidé d'une nouvelle manœuvre audacieuse. Il comptait percer les lignes ennemies à l'est pour foncer vers les champs pétrolières, y écraser les miliciens ennemies, repiquer vers l'ouest et aborder Triomphant-Sékissa par son flanc est. Les armées livadiennes et avaroises formeraient donc les deux extrémités d'une pince qui tordrait le cou des milices rebelles tandis que l'armée banganaise pourrait procéder à la réduction de la poche formée. En somme, un saut de quatre-vingt kilomètres en avant qui devait enterrer définitivement la rebellion.

On attaqua en fin d'après-midi le 24. Immédiatement, le front fût percé. C'est que les miliciens ne tenaient pas un front continu. Agissant par colonnes, ils s'accrochaient à des points fortifiés, chacun de ces points menant sa propre guerre sans se coordonner avec les autres. Aussi, tandis que les missiles et les bombardiers les dépassaient en recherche d'un poste à attaquer, les deux brigades livadiennes avançaient, sans combattre en permanence. Il s'agissait plutôt d'une occupation progressive du territoire. Ici et là, on tombait sur une position ennemie, et les Livadiens peu avares en munitions n'hésitaient pas à entamer un bombardement roulant pour la simple silhouette d'un milicien désemparé.

Dans l'ensemble, les Milibas se battaient toujours avec ténacité. Disposant d'un armement léger abondant, ils étaient en mesure en terme de puissance de feu de rivaliser avec une unité livadienne. Il y eut des morts. Néanmoins, ils restaient dépourvu de soutien aérien et de matériel lourd. Aussi, les éléments de pointe de dispositif livadien notèrent le début d'un certain flottement chez leurs adversaires. Ils décrochaient plus rapidement et les prisonniers étaient plus nombreux.

Au soir, les Livadiens atteignirent la zone pétrolifère en pleurant toutes les larmes de leur corps. Dans la rage de la défaite, les Milibas avaient ouvert les puits de pétrole pour les incendier. Déjà, le génie livadien s'acharnaient à les refermer avec l'aide des techniciens banganais.

Un chassé croisé s'opérait déjà sur la route de Bombasha. Les prisonniers milibas y remontaient où Octave Ier les faisaient défiler dans les rues pour les soumettre aux crachats et à la vindicte de la populace, et des troupes banganaises la redescendaient pour venir se placer en pointe. C'est que l'autocrate voulait qu'il y ait des troupes banganaises pour reprendre sa "bonne" ville de Triomphant-Sékissa.

Le 25, à l'aube, les deux brigades livadiennes appuyés par deux brigades banganaises reprirent leur marche en avant. Celle-ci ne fut pas glorieuse, car les troupes alliés triomphèrent sans péril. Le flottement observé chez les rebelles s'était confirmé. La plupart de leurs troupes avaient été engagées devant Triomphant-Sékissa ou pour contenir la poussée livadienne.

A onze heures, les éléments de pointe avancée de l'armée livadienne purent observer à la jumelle les immeubles de Triomphant-Sékissa. On dispersa aisément les résidus de l'armée rebelle et quelques heures plus tard, Livadiens, Banganais et Avarois faisaient leur jonction à Triomphant-Sékissa. Virtuellement, la rebellion des milibas avait cessé d'exister.

Au centre de l'ancien territoire s'agitaient encore plusieurs groupes rebelles mais ils ne représentaient plus une menace importante et les troupes banganaises achevaient de les disperser. Plus au sud, les deniers miliciens s'enfuyaient en désordre, jetant leurs armes pour courir plus vite.

Les soldats livadiens, avarois et banganais se congratulaient. La victoire était belle. Au terme d'une campagne bien menée, on avait triomphé des rebelles au prix de pertes minimes. Néanmoins, les officiers restaient soucieux. Il leur venait la nouvelle de la mutinerie en cours. Il semblait qu'au moment où ils triomphaient d'un adversaire, qu'un autre surgissait à nouveau sur ses arrières, telle une hydre.

On avait gagné la guerre traditionnelle. La civile, celle des guerrileros commençait-elle ?

Après la prise de Triomphant-Sékissa et la fin de la guerre dans le sud, les unités livadiennes se redéployèrent.