Bureau du Conseil de Transition

Du Falard avait été invité à suivre la secrétaire du Palais Présidentiel. Julie ouvrit la porte après avoir frappé. Les trois membres du Conseil étaient assis à une table, faisant face à Du Falard.


Julie : Monsieur Baudry, Monsieur Bogendorfer, Madame Tourneur, voici Monsieur du Falard.

Jean-Yves Baudry : Qui ça ? Ah oui, Falard, entrez mon vieux, entrez !

Émile Bogendorfer : Soyez le bienvenu, Monsieur du Falard.

Jacqueline Tourneur : Bonjour, Monsieur.

François du Falard avait pour mission de préparer la visite du Consul et de négocier de nouveaux accords afin de préserver les citoyens francovars de Mézénas.

- Monsieur le Président,
Madame Le Tourneur, Monsieur Bogendorfer,

Merci de me recevoir. En prélude à nos discussions sur le projet porté par la Monarchie de créer une zone de libre échange entre nos deux pays, j'aimerais exprimer l'inquiétude du Palais à l'égard du sort des Francovars unionistes ayant choisi de vivre en Mézénas et ayant adopté la nationalité mézénienne avant le 31 mai en considération du Titre II des Accords du Bourg-Mézénas, sous le coup d'une mesure d'expulsion depuis 1er juin dernier. Nous espérons qu'il s'agit d'un erreur qui sera réparée au plus vite, car il y aurait là une violation manifeste des accords qui nous inciterait à les dénoncer. Ce que nous ne nous souhaitons pas en considération du vœu exprimé par la majorité des Mézéniens. Qu'en est-il vraiment ?

Pour Tourneur, une farouche indépendantiste d'obédience merksiste, le Francovar dépassait les bornes ! Elle bondit de son fauteuil mais Baudry, indépendantiste tout comme elle, n'eut aucun mal à la ramener à la raison.


Jacqueline Tourneur : Mais pour qui vous prenez-vous, Monsieur ? Comment osez-vous...

Jean-Yves Baudry : Chère amie, chère amie, gardez votre calme, je vous prie. Monsieur du Falard, je comprends votre inquiétude, cependant je vous demande de croire que la loi a été respectée et il n'y a eu aucune violation des accords de Bourg-Mézénas.

Vous dites que vos amis unionistes ont manifesté leur désir de prendre la nationalité mézénienne avant le 31 mai, mais je regrette de devoir vous contredire, nos services administratifs n'ont aucune trace d'une telle demande. En conséquence, leur expulsion était tout à fait légitime et il n'y a pas lieu d'en discuter. Pour moi, comme pour les deux autres membres du Conseil, cet incident est clos.

Concernant ce projet d'une zone de libre-échange entre nos deux pays, cela n'est pas possible pour le moment. Vous le savez, le logiciel ÉcoMicro sur lequel reposait notre système économique et bancaire est hors-service et nous attendons qu'un autre logiciel soit mis en place, je crois que des ingénieurs pryans s'en occupent et cela devrait être réglé, je le souhaite, au cours de l'automne. Une fois ce nouveau système mis en place, nous verrons ce qu'il sera possible de faire.

Y a-t-il un autre sujet dont vous souhaitiez nous parler ?

du Falard : Ce n'est pas les remontées que j'ai. Vous devez respectés vos engagements sans quoi mon la Monarchie sera contrainte de remettre en cause les accords signés par la précédente législature.

Pour ce qui est de la zone de libre échange : il y a matière à négociation, nous la souhaitons, elle peut prendre la forme d'une zone de libre-échange, de libre-circulation des personnes et des biens. Il me semble qu'il est nécessaire d'envisager un protocole d'application de l'accord afin de régulariser le contentieux administratif que j'évoque et la dette de l'Etat francovar à l'égard du clan de Mézénas.

Ou vous souhaitez revoir votre position ou nous mettons fin aux négociations.

Jean-Yves Baudry : Monsieur du Falard, j'apprécie assez peu le ton que vous employez avec nous. Sachez qu'il n'est pas dans les habitudes d'un Mézénien de céder face à un chantage ou à des menaces. Cette entrevue est à présent terminée.


Baudry accompagna cette dernière phrase d'un geste de la main, montrant la porte.

Du Falard : Je crois que vous vous méprenez M. Baudry. Il ne s'agit pas de faire chanter la République, mais de consolider les relations que nous entretenons avec elle. Vous ne pouvez faire fi des procédures qui vous engagent. Ces citoyens ont été spoliés de leur droit au mépris de vos engagements. Nous ne les abandonnerons pas. J'emmenais avec moi l'assurance d'accord mutuellement profitable. Vous nous contraignez à choisir la voie d'un Mezxit dur. C'est regrettable.