Affaire "trois indépendistes mezeniens"

Juge Miguel Sanchez :

Pouvons nous reprendre ?

Rebecca Langlette : J'appelle à la barre Madame Ségolène de Vernier.

Convoqué une juge Supreme voila qui était osez et cela après avoir demandé des documents à cette meme Cour Supreme peu avant.

Juge Miguel Sanchez :

Eh bien nous allons l'attendre pour l'ecouter.

Rebecca Langlette :


Madame de Vernier, je vous remercie de vous être présentée devant nous.

Vous avez été nommée le jeudi 4 décembre 2014, quelques minutes après que Léna Séborova ait laissé un message à l'intention de la Cour, message dans lequel elle disait : "Je me suis absentée, je vais acheter deux baguettes de pain et un paquet de blondes. Si je ne reviens pas, continuez sans moi". Puis elle finissait par un "Vive Mézénas Libre" avec 3 points d'exclamation.


Vous souvenez-vous avoir trouvé ce message quand vous êtes arrivée à la Cour ?

Ségolène de Vernier :

Il y avait effectivement un papier quand je suis arrivée, signé de madame Seborovska.

Rebecca Langlette : En voyant ce papier, quelle a été votre première réaction ? Avez-vous pensé que Madame Séborova avait définitivement quitté son siège de Juge à la Cour Suprême ?

Objection ! cria le procureur.

Maitre Langlette influence fortement le témoin pour essayer de se sortir de son trépas.


Juge Miguel Sanchez :

La question est légitime après je suppose les developpements de Maitre Langlette.
Objection rejetée.

Ségolène de Vernier :

À première vue non, mais en réfléchissant un peu j'ai pensé... La juge s'arrête un moment, elle voulait dire "qu'elle avait déserté" mais elle se ravisa. qu'elle était parti pour soutenir les...indépendantistes.

Rebecca Langlette : Très bien. A présent, je veux que vous réfléchissiez bien avant de répondre à cette question : dans la semaine qui a suivi, y a-t-il eu le moindre message de la part de Madame Séborova, la moindre communication orale ou écrite, qui laisse à penser qu'elle avait démissionné de son poste ?

Ségolène de Vernier :

Non.

L'avocate sourit intérieurement lorsque le Procureur se mit à rire. Sans doute un rire nerveux dû au fait qu'il avait très bien compris où elle voulait en venir : la démonstration qu'elle avait mise en place était parfaite et Ciacometti devait le comprendre en cet instant.


Rebecca Langlette : Donc, tout porte à croire que ce seul message a suffi à convaincre tout le monde que Madame Séborova avait effectivement démissionné de son poste le 4 décembre, soit 4 jours avant le référendum, puisque moins d'une semaine plus tard, on lança les candidatures pour qu'elle soit remplacée.

Je vous remercie, je n'ai plus de question.

Juge Miguel Sanchez :

Le contre interrogatoire aura lieu demain.
La séance est levée.

Patrick Ciacometti , Procureur :

Madame de Vernier , visiblement maitre Langlette , voyant sa bourde a modifié vos propos.
Je me permet donc de poser la question différement afin de la préciser.

Est-ce que pour vous , ce seul "bloc note" précisant qu'elle partait chercher du pain suffisait à dire clairement et sans equivoque qu'elle avait démissionné de son poste ?
Plus précisément encore avez vous été convaincu à ce moment là qu'elle avait vraiment démissionné ?

Rebecca Langlette : Objection, Monsieur le Juge ! Je ne vois pas en quoi j'ai modifié les propos du témoin !

Madame Séborova n'a indiqué nulle part - que ce soit oralement ou par écrit - qu'elle comptait quitter son poste de Juge à la Cour Suprême, hormis par ce bloc-note ou ce mémo, appelez-le comme vous voulez.

Et le témoin est d'accord avec cela puisqu'il a répondu par la négative lorsque je lui ai demandé s'il y avait eu un autre message de la part de Madame Sébrorova !

Juge Miguel Sanchez :

J'accepte l'objection concernant la remarque du procureur sur votre personne. Je n'en tiendrais donc pas compte.
Mais de la meme manière que pour l'objection du procureur précédante , je rejette l'objection pour laisser le procureur developper son argumentaire.
La question n'est pas la meme en plus.

Ségolène de Vernier :

Non cela ne le disait pas clairement, et c'est pour cela que j'ai utilisé le verbe "partir". Personnellement, je n'ai pas pensé qu'elle avait démissioné, mais qu'elle était parti pour Mézénas dans le but de soutenir ce "référendum".

Le procureur se retourne vers Maitre Langlette , les accusés et les spectateurs (média , amis , famille des accusés).

Le propre témoin demandé par la défense dit lui meme que madame Séborova n'a pas clairement démissionné de son poste.
Contrairement à ce qu'à voulu dire Maitre Langlette qui s'est donc volontairement "trompé" dans la réponse de son témoin.
Elle se trompe de la meme manière que sa cliente qui a du certainement "se tromper" lors de sa démission ...

Non , la réalité c'est que Maitre Langlette a changé la version du témoin pour essayer de sauver sa cliente car sa cliente est coupable d'avoir intentionnellement refusé de démissionner pour donner de l'influence et du crédit au référendum grace à sa position de Juge Supreme.

Une telle intention est une haute trahison !

Stupeur dans l'assistance , le procureur avait clairement pris l'avantage dans la partie , il voyait déja la sueur sur le front de l'avocate mais il comptait assomer définitivement la défénse.

Dernière question madame le témoin. Selon vous , à la place des francovars qui n'ont meme pas eu accès à ce mémo rappelons le , enlevant le peu de doute quand à une démission effective de madame Séborova , est-ce que madame Séborova apparaissait aux yeux de tous comme une juge Supreme n'ayant pas démissionné ?

Ségolène de Vernier :

Oui, je pense qu'elle était pour tous une juge.

Patrick Ciacometti , Procureur :

Je vous remercie.
Si on résume , le propre témoin invoqué par la défense dit explicitement que aux yeux de tous , madame Séborova était juge supreme au moment du référendum.
Elle le savait donc elle meme et en a profiter volontairement.

Notons également que Maitre Langlette n'a pas douter une seule seconde à modifié les propos du témoin. Heureusement que j'ai posé la question clairement pour eviter tout quiproquo qui aurait pu libérer une dangereuse criminelle.

Pas d'autre question.

Juge Miguel Sanchez :

Bien , la parole est à la défense.

Rebecca Langlette : Monsieur le Juge, je proteste !

Tout à l'heure j'ai émis une objection lorsque le Procureur avait laissé entendre que j'avais modifié les propos du témoin. Et vous aviez alors accepté cette objection !

Il est scandaleux d'entendre Monsieur Ciacometti s'obstiner dans cette voie et j'émets à nouveau une objection !


Pour le reste, je n'ai pas d'autres questions à poser au témoin.

Spoiler:

Juge Miguel Sanchez :

Maitre Langlette a raison. J'invite le procureur a stopé immédiatement ces diverses attaques inutiles et c'est mon dernier avertissement.


Est-ce que les deux parties ont des témoins à interroger ?


Le procureur fit signe que non.

Rebecca avait gardé un atout dans sa manche et le moment était venu de le sortir. L'un de ses anciens professeurs de Droit lui répétait souvent qu'un tribunal n'était rien d'autre qu'un théâtre et un procès, une représentation.

"Que le spectacle commence", se dit-elle en elle-même.


Rebecca Langlette : Monsieur le Juge, j'ai un dernier témoin à interroger. (elle marqua une pause). J'appelle à la barre Monsieur Ciacometti !