Commission "Avenir de la Défense Nationale"

Après l'insistance du Premier Ministre, Buisson avait obligé de réunir une commission chargé d'établir la prochaine doctrine militaire de la Francovie pour les prochains mois qui devrait etre adopté par le Parlement.


A ce titre il avait réuni un membre de l'Etat-Major, Rayal Picaban le Maréchal des armées était présent, il multipliait les postes ces derniers temps...
Le Premier ministre ou son representant pouvait également participer à la commission et le Roi pouvait également nommer un representant s'il le voulait.


Buisson n'avait pas estimé nécessaire d'avoir un representant du parlement ou du Conseil des Sages. 
Le premier aurait d'ailleurs tout loisir de discuter du sujet lors du débat sur le livre blanc de la défense.


Buisson commença :

- "Nous devons nous mettre d'accord sur la politique défensive de notre pays pour les prochains mois.
Nous devons donc, sur demande de la primature, exposer nos potentiels adversaires et nos alliés, les avantages et les défauts de notre défense actuelle, les types d'investissement précis que nous désirons faire dans les prochains mois.

Sur ces aspects, je vous invite à exposer vos commentaires, puis nous ferons un bilan"

Buisson comptait aller vite. C'était sa priorité du moment.

Labardière débuta son exposé, commentant ses notes :

I- Missions de la Défense Francovare

- Défense et de protection :
> Défendre et protéger les Francovars en n'importe quel point du micromonde
> Défendre la Souveraineté  territoriale (terrestre et maritime) de la Francovie y compris en Micrantarctique
> Défense des intérêts francovars dans le micromonde
- Respect de nos engagements intermicronationaux
> Alliance défense dans le cadre de la Grande Alliance
> Maintien de la paix dans le cadre onasien
- Assistance et secours humanitaire

II- Définition des objectifs

- Protéger les intérêts fondamentaux du pays :
> intérêts de puissance
> nos intérêts stratégiques : maintien de la paix en Continent Sud et dans les zones qui le borde : Archipel des Détroits, Bordure de Mésogée, préservation des conditions de l'activité et des échanges économiques ;
> intérêts vitaux : maintien de l'intégrité du territoire national et de son espace aérien et maritime, libre exercice de sa souveraineté, protection de sa population et de ses ressortissants à l'étranger.
- Contribuer à la stabilité internationale : membre de la communauté internationale, la Francovie entend faire prévaloir les valeurs de la démocratie, ainsi que de solidarité entre les États, les écarts de prospérité étant source d'insécurité. Elle a par ailleurs des responsabilités particulières d'ancienne puissance protectorale en Bangana ; les responsabilités internationales de la Francovie impliquent sa participation à des opérations en faveur de la paix et le respect de ses accords de Défense avec les états membres de la Grande Alliance et la République de Véran.
Œuvrer dans un cadre allié : la Francovie agit pour l'émergence d'une Grande Alliance forte.
S’inscrire dans une conception globale de la Défense : cette globalité est devenue d'autant plus nécessaire avec la présence d'armes de destruction massive (nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques), la montée du terrorisme, l'apparition de trafics (drogues, armes, êtres humains, contrefaçon…) et de la cybercriminalité.

III- SWOT

Nos forces :
- Diplomatie active et influente dans le cadre de la Grande Alliance et de l'ONA
- Etat stable et démocratique
- Notre recherche scientifique active et reconnue (travaux sur le Francovium avancé) en lien avec notre Défense
- Notre activités sociologiques

Nos faiblesses :
- Absence de contrôle parlementaire
- Définition floue du rôle du Premier Ministre et de gouvernement dans la Défense, du Roi comme chef des armées.
- Vide juridique sur la notion d'eaux territoriales (question qui dépasse le cadre de la Défense mais rend nécessaire la prise en compte du maritime, ce genre du conflit risquant davantage de se résoudre par la force)
- Environnement géographique voisin hostile à la Grande Alliance.
- Aucune maîtrise de notre environnement spatiale. Dépendance du bouclier de la Grande Alliance
- Dernière forces militaires à forces militaires comparables
- Aucune déconcentration de nos forces
- Faiblesse du complexe militaro-industriel. Dépendance partielle à l'égard de la LEM


Nos opportunités :
- Prendre le leadership du continent Sud, de la Grande Alliance et de l'ONA

Nos menaces :
- Mouvement indépendantiste mézénien
- Instabilité banganaise
- Intempestivité transocéanienne

IV- Changements préconisés

Enoncer dans les loi les principes qui doivent fonder la défense nationale :
> globalité : elle concerne toute la population et tous les secteurs de la vie du pays (défense civile, économique et militaire) ;
> permanence : elle est organisée dès le temps de paix ;
> unité : elle est dirigée par le gouvernement  démocratiquement élu (définition dans la loi du gouvernement disposant de la force armée, sans remise en cause de la fonction royale de chef des armées).
> déconcentration : une autorité est responsable à chaque échelon du territoire ;
> indépendance : ne pas dépendre d'un autre État ou d'une alliance pour assurer sa défense.
- Mise en place d'une chaîne de commandement

Ancrer dans notre doctrine d'emploi des force les fonctions stratégiques de la Défense :
- Dissuasion :
> Développer une dissuasion nucléaire  dans ses composantes aérienne et maritime (sous-marine) : la dissuasion aurait pour objectif de garantir la protection des « intérêts vitaux » de la Francovie. Son objet serait d'empêcher une remise en cause de la survie de la Francovie par une puissance majeure hostile, et de faire face aux menaces que pourraient faire peser des puissances régionales dotées d’armes de destruction massive par la menace d'une frappe nucléaire de riposte (frappe en second).
- Protection : assurer la sécurité du territoire, la sauvegarde de la population, garantir le fonctionnement des institutions et des activités socio-économiques.
> organiser l'action permanente de sécurité des forces de gendarmerie (surveillance, neutralisation…) ;
> adopter une posture permanente de sauvegarde maritime et  de sauvegarde aérienne (assistance aux aéronefs, détection et intervention…) ;
> renforcement par les forces armées des dispositifs mis en place par les autorités civiles, en cas de circonstances exceptionnelles (catastrophes naturelles ou industrielles…).
- Prévention : anticiper l'émergence de crises afin de les maintenir à un niveau le plus bas possible et prévenir l'usage de la force.
> action diplomatique pour un règlement pacifique des conflits ;
> politique de maîtrise des armements ;
> développer moyens de renseignements humains et techniques ;
> développer les dispositifs de coopération militaire pour permettre la résolution autonome de conflit (dans cet esprit : développement de la coopération militaire avec le Royaume de Bangana) ;
> prépositionner des forces à l'extérieur des frontières permettant d'intervenir le plus rapidement possible.
- Projection de forces et de puissance : si les actions de prévention n'ont pu empêcher le déclenchement d'une crise, il peut être nécessaire d'intervenir. L'engagement peut se dérouler à la simple présence, à la démonstration de force avec des actions de rétorsion avec des armes modernes mises en œuvre à grande distance.
> La Francovie doit se doter de forces d'intervention projetables à plusieurs milliers de kilomètres dans un bref délai, ainsi que des moyens pour les soutenir dans la durée.
- Connaissance et anticipation : développer la composante renseignement et les études géopolitique et géostratégique (en s'appuyant sur l'UAF par exemple)

Changements structurels proposés :
- Réunion des cinq états-majors en un lieu unique
- Mettre en place une chaîne de commandement déconcentrée : mise en place de 3 régions militaires (Frontière terreste, Micropole, Côte)
- Répartition des forces armées des quatre armées sur le territoire.
- Mise en place d'une structure bataillonnaire pour correspondre aux cadres d'éco-micro
- Révision de la hiérarchie des grades en passant de 4 à 12 afin de mettre en cohérence grades et responsabilités opérationnelles

Investissements proposés :
- Développement de nos capacités de projection :
> Armée de terre : Passage à 3 bataillons interarmes (1 mécanisé, 1 blindé, 1 aéroporté)
> Armée de l'air : Achat d'un avion de transport.
> Marine : Passage à deux frégates et 5 patrouilleurs rassemblée en 3 bases navales (côte Nord, Est et Ouest)
- Développement du complexe militaro-industriel francovar
- Développement de la dissuasion
- Développement de la recherche scientifique et géopolitique
- Consolidation de l'acquis batimentaire

Spoiler:

L'exposé fut apprécié.


Le Maréchal Picaban fut le premier à faire des commentaires.
L'homme avait été il y a quelques semaines au bord de la révocation, certains généraux avaient demandé sa démission après l'echec d'une manoeuvre militaire lors du GREX 2020.
Certains appréciaient peu qu'un civil les dirigent.


Cependant, l'homme avait démontré sa passion pour l'armée et son nationalisme était plutot favorable à la grande muette.
Finalement il avait regagné une certaine popularité ... :

- " Je suis d'accord avec vous sur la quasi-totalité de votre exposé.
Certaines remarques : 

1. Je crois que nous avons une faiblesse également, c'est que nous ne possédons pas d'arme de destruction massive.
Nous nous contentons d'avoir des armes dites "conventionnelles" alors que nous avons à disposition la possibilité d'avoir des bombes à édoranium, les bombes-T aux francoviums sans parler du projet top secret (mais tout le monde avait les accréditations dans la salles) de l'IceTop. La Francovie doit etre capable de posséder des bombes dans ces trois catégories afin d'avoir un armement dissuasif. 
C'est d'autant plus illogique que la Francovie dispose de 2 des 3 technologies (pas loin pour l'IceStop) mais que nous nous refusons pour une raison ou pour une autre (abandon du nucléaire à cause des écologistes, non volonté de reconstruire la seule usine de Francovium sur l'ile au Phare à cause de l'ONA) à les utiliser.
(EL : Je viens de voir que tu as édité en rajoutant la dissuasion mais je laisse l'intervention de Picaban)

2. La Francovie possède déja son Octogone comme Etat-Major interarmée. Je suis cependant attaché à la déconcentration des Etats-Majors dans les différentes villes de Francovie (Picabie, Chatillon, Rémipolis et Fux). 

3. En ce qui concerne les priorités entre nos 4 armées, il faut privilégier l'armée de Terre et la Gendarmerie, très en retard, bien que j'ai conscience que la Marine et l'armée de l'Air sont plus facilement utiles dans des interventions dans l'Archipel.



Sebastien Buisson rajouta :

- "Il serait opportun de rajouter Nadur dans notre sphère d'influence.
Le pays est tombé dans l'anarchie mais c'était un pays très proche, on parlait parfois de fusion et cela pourrait toujours etre d'actualité le cas échéant. Nous nous devons de protéger cette partie du Micromonde.

Par ailleurs nous devrions également prioriser la sécurité en Syldavie du Sud appartenant injustement à Pirée ainsi que sur le territoire banganais qui touche le Lac de Nieba, tout deux provoquent l'isolement de la cote ouest du Comtat-Francovin ce qui stratégiquement est très dangereux !"

1. Oui, j'approuve la dissuasion, je crois que nous devrions nous focaliser sur la technologie la plus efficace : c'est à dire dans la perspective d'une stratégie dissuasion : la plus destructrice et la plus mobile.

2. Je proposais un agrandissement de l'octogone qui n'a plus de sens dans la perspective d'un maintien des états-majors en province. Je maintien cependant que nous devons penser une déconcentration des forces en créant trois régions militaires interarmées.

3. Je pense que l'investissement dans l'armée de terre doit se concentrer sur l'augmentation de notre projection. Des troupes aéroportés sont absolument nécessaires. Je ne suis pas d'accord avec vous sur la marine : vous connaissez l'adage "qui tient la mer, tient le micromonde", sans marine nous réduisons nos capacités de projection. Pour la gendarmerie, je ne pense pas qu'il s'agisse d'une priorité sauf à investir dans les forces de maintien de l'ordre et l'antiterrorisme.

Je suis favorable à l'idée de maintenir Nadur dans notre sphère d'influence, du moins à l'extraire des autres sphères d'influence. D'autant plus que le Haut-Royaume de Livadia lorgne sur l'île au regard des rapports de nos agents sur place. C'était en tous les cas le cas il y a quelques années. Je ne sais si la menace est encore réelle.

Pour sécuriser notre frontière avec la Syldavie du Sud. Oui. Le Piréen est trop intempestif. Il en est de même pour frontière Comtat-francovin-Bangana. Sur ce dernier point, c'est le général Hannibla Ngwenyama qui tient le Kivala-Occidental. Il est plutôt favorable à nos intérêts. On peut convenir de la soutenir.

Alors que Picaban allait donner son commentaire, un officier entra dans la salle et vint murmurer des mots au Maréchal des Armées.
Picaban se leva, droit dans ses bottes il déclara :

- "Le Roi Gontran IV annonce la dissolution de cette commission. Celle-ci est contraire à la Constitution car elle méconnait les pouvoirs du Roi. 
Il invite le gouvernement à discuter avec lui s'il souhaite réformer l'armée."

La nouvelle stupéfia Labardière. Il regarda interrogateur Picaban et Buisson en mode : "c'est quoi cette blague". L'officier était à peine sortit que Labardière était rivé sur son téléphone. En ligne le Premier Ministre.

- Bien Monsieur le Premier Ministre. Monsieur le Ministre, le Premier Ministre souhaite que vous le joigniez par téléphone afin d'étudier la stratégie à conduire.

Labardière ramassa soignueusement dans son attaché-case les notes qu'ils avaient prises et s'approcha du Maréchal. Il attendu que l'officier soit parti pour lui poser une question qui le taraudait : Que pensez-vous de tout ça Monsieur le Maréchal ?

Il s'agissait également pour lui de savoir sur qui le Premier Ministre pouvait compter dans l'éventualité d'un bras de fer.

Discussion téléphonique entre Buisson et Montignac suite à la décision royale de fermer la Commission :

Montignac était furieux. Il retrouva son langage de troupier de marine, celui qu'il avait tenu pendant trente année de service militaire à ses subordonées.

Montignac : - Allo Buisson ? C'est quoi ce merdier ? Le roi vient chez vous ordonnez que cesse une réunion de préparation du budget de la Défense ? C'est un scandale ! Le budget, y compris de la Défense, est de la prérogative gouvernementale ?! Que suggérez-vous ?

Pendant ce temps Labardière à Picaban :

- Je vous comprends Monsieur le Maréchal. Le Premier Ministre a été militaire de sa prime jeunesse. Il sait que la première qualité d'un militaire est d'obéir. Et c'est à votre honneur. Mais le citoyen Rayal Picaban en pense quoi de tout ça ?... Je vous  sais vrai nationaliste et vrai patriote... Vous savez ce que Gontran va faire de nos travaux... Pardonnez l'expression mais il va se torcher le cul avec et nous sortir sa litanie pacifiste... Selon vous que doit faire le Premier Ministre ?

Sebastien Buisson au téléphone :

- "Vous devez aller voir le Roi et lui ordonner le convaincre que nous sommes dans notre droit. Sinon nous devons saisir le Conseil des Sages !"


Rayal Picaban en privé au conseiller :

- "Essayez de le convaincre en parlant du Bangana. Après tout sa famille tient la couronne de justesse ..."

Voilà un événement qui resserrait les liens de la majorité gouvernementale

Montignac à Buisson :  - Puisque vous approuvez une ligne ferme : continuez votre travail. Aucune décision royale n'est parue au Journal officiel. Si le roi ne veut pas de représentant à la commission c'est son problème. Je vais lui demander audience pour mettre tout cela au clair.

Labardière reçut le coup de file de rester siéger.