Le Patricien - quotidien francovar généraliste de centre-droit

Le Patricien est un journal quotidien francovar fondé en 2020. Son nom fait écho au grand journal francovar le Plébéien. Sa fondatrice, Alix de Saint-Tonnerre, a voulu que son journal ait une âme "aristocratique, raffinée, propre à la nation francovar". Le journal se veut également être le quotidien de l'élite intellectuelle et morale de la droite modérée. Sa ligne éditoriale est de droite libérale et conservatrice ; il réunit une majorité de lecteurs de droite et de centre-droit.

Le groupe VST avait une stratégie bien rodée : acheter des titres de droite en train de couler à bas prix, les remettre en selle, ramasser les dividendes. Aussi, pour une bouchée de pain, on avait récupéré le journal nationaliste kolozistanais L'Aube, ainsi que le quotidien sportif Zollernois Sport Bild. La stratégie de relance fut proposée à la presse en même temps que le nouveau bandeau du journal.

Entretien exclusif avec Hubert de Montignac, Premier Ministre de Francovie.
par Violaine Duranteau

Ce samedi, je reçois Hubert de Montignac dans une brasserie chic des beaux quartiers micropolien. L'homme arrive en avance, me salue courtoisement, et tient absolument à m'offrir un verre. Nous commençons notre entretien. Montignac parle franchement sans détour et ne s'interrompt que pour reprendre impérieusement le personnel qu'il trouve un peu relâché dans le service.

Monsieur le Premier Ministre, quel regard portez-vous sur votre action à mi-mandat ?

Mitigé. Nos actions ont été nombreuses : budget, mise en place d'un grille salariale, dotations au collectivité, clanisation des entreprises publiques, codification légale et réglementaire. Ma mandature fut essentiellement technique. Le temps d'une mandature est court. Je regrette de n'avoir pu déployé ce qui relève du temps long : la rénovation de notre diplomatie, de notre doctrine de défense, de notre écosystème économique, de notre action culturelle, le développement économique de nos territoires.

Aussi, quelles sont vos priorités pour la fin de votre mandat ?

La fin du travail de codification judiciaire afin d'asseoir les libertés publiques, l'assainissement des relations mézéno-francovares et le développement économiques de nos territoires.

Et pour notre turbulent voisin, quelle ligne diplomatique entendez-vous tenir vis-à-vis de Mézènas, qui vient quémander notre amitié ?

Je crois que Mézénas ne quémande pas notre amitié comme nous ne quémandons la leur. Néanmoins, nos deux Nations ont par leur Histoire, leur Géographie et la proximité de leurs économies une destinée commune. Il nous faut la rétablir sans préjuger du passé.

Quelles sont les valeurs fondatrices de votre action politique ?

Mon action politique est fondée sur le droit, la raison et la poursuite de l'intérêt général. Le droit, car il est la condition de nos libertés publiques, la sauvegarde du droit du plus faible contre le droit du plus fort. La raison enfin, comme pragmatisme, dépourvu de toute vision idéologique du micromonde, ayant pour seule visée l'intérêt général délié des intérêts particuliers.

Hubert, quel est votre modèle politique ?

Sans hésité, la Confédération de Scanténoisie-Helvétia. Voilà une démocratie véritable, respectueuse de la minorité et solidaire dont on ne peut qu'admirer le soft power et la position de meneur dans de nombreux domaines : transports aériens, maritimes et terrestres, action culturelle, aide aux développement, efficacité du réseau diplomatique. Nous avons beaucoup à apprendre de ce qui se passe au Nord du Continent Nord.

Enfin, Monsieur le Premier Ministre, la question subsidiaire, les Francovars veulent savoir !  : Au von Felgenheim, vous prenez des frites ou des potatoes ?

Potatoes, sans aucun doute !

L'entretien s'achève ainsi. Montignac tient à prendre un nouveau rendez-vous avec moi. Il me paye le taxi non sans m'effleurer les jambes au moment où j'y grimpe.

Le commentaire de l'entretien par Alix de Saint-Tonnerre, rédactrice-en-chef.

Assurément, le Premier Ministre prépare sa réélection. Regretter la durée trop courte d'un mandat, c'est s'engager à continuer dans un suivant. Je veux m'attarder sur les valeurs défendues par Montignac. Le droit, il n'est pas Monsieur-décret pour rien ; la raison contre les idéologues, il envoie à son électorat l'image d'un homme de droite libre et enraciné dans le réel. Enfin l'interêt général, contre les régionalismes et les petites ambitions de certains. Assurément, il assied son image d'homme d'état, conservateur, mais profondément démocrate et admirateur de sa forme la plus moderne, celle déployée par la CSH, mais également ouvert, puisqu'il se déclare prêt à discuter avec Mézénas. Notre petit voisin sera-t-il capable d'être à sa hauteur ?

Hier, à Micropolia s’est déroulée une saynète tout à fait ahurissante. Un jeune adolescent, milk-shake à la main est venu déclamer sa dissertation de lettres modernes à des badauds pressés et en tout cas, peu enthousiastes.
L’anecdote pourrait s’arrêter là. Il n’en est rien. Et pour cause le comédien de cette farce était Georges Waters, candidat à la magistrature suprême pour le parti Delfrousien.
Il fallait pourtant écouter la prose affligeante du jeune homme pour réaliser sa dangerosité.

Pendant de longues minutes, Waters, pour le compte de son maître s’est lancé dans une diatribe anti-Montignac, parsemée de mensonges et d’insultes.
Remettons les choses au clair. Fondamentalement, le programme delfroussien est vide. Vide. Waters promet une Francovie «  impériale, souveraine, sociale, écologique, libérale » ! Tout ça ! On imagine presque Waters rédigeant son discours en train de le parsemer de tous les mots à la mode. Ainsi Waters promet tout et son contraire dans une prose populiste antithétique. Il fustige les élites mais s’en revendique, il attaque la personnalisation du pouvoir mais ne se cache pas de rouler entièrement pour une personnalité, il accuse Montignac d’autoritarisme non sans mener un culte quasi-jallaniste de son maître.
C’est que le populisme de Delfrous est vide, il se limite à lui-même, à un élan dont on ne saisit pas trop les tenants et les aboutissants.

Bref, la prose de Waters nous a donné l’impression d’être celle d’un gamin mal élevé, d’un gamin qui interpelle le Premier Ministre de « salut » dont on ne comprend pas trop l’intérêt.
Waters ne comprend pas trop également le jeu démocratique. On reproche à Montignac de ne pas être du peuple –comme Delfrous ? – mais, Georges, sais-tu seulement que Montignac a été élu, choisi librement par le peuple souverain ?
Ne mentionnons même pas les insinuations grotesques. Je le pense haut et fort : appeler M. de Montignac M. Décret, c’est saluer sa capacité de travail, sa véritable aptitude à réformer le pays. Ces décrets ne sont pas celui d’un dictateur en herbe – ce ne sont que des décrets pris pour l’application d’une loi – mais ceux d’un conservateur moderne, soucieux des Francovars, réformateur effectif du pays.
Bref, tout le contraire d’un sale gamin, qui, enivré par sa propre prose, tient un discours anti-parlementaire et irresponsable.

Delfrous, tu n’as pas de fidèles ! Tu n’as qu’un larbin, bien incapable !

Montignac, tu as des hommes et des femmes prêts à te suivre pour servir encore une fois ; j’ai l’honneur d’en faire partie !

Et vive M. Décret !

Entretien exclusif avec Eugénie Falquon, Ministre de l'Economie et des Finances, Présidente de l'UPF-PDL

Pour notre deuxième grand entretien, je suis avec Eugénie Falquon, ministre de l'économie et des finances, mais aussi présidente de l'UPF-PDL. L'entretien démarre sur des chapeaux de roue. Eugénie est à l'image de tout bon économiste: sobre, efficace, rapide et incisive.

Quel regard portez-vous sur votre action en cette fin de mandat ?

Nous avons fait un mandat exemplaire. Je crois que cette législature aura été la plus constructive depuis très longtemps. A mon ministère j'ai fait en sorte d'assainir nos finances publiques tout en maintenant notre croissance économique.

De quoi êtes-vous le plus fier ?

Du fait de ne pas être tombée dans le piège de l'inflation en émettant de la monnaie. Cela fut très difficile, vraiment.

Pourquoi votre parti ne part-il pas directement avec le NPC pour ces législatives ?

Une fusion des partis n'était pas envisageable. Nous sommes d'accord sur beaucoup de point mais pas tous.

Quelles relations entretenez-vous avec le Premier Ministre ? SI il est M. Décret, vous êtes Mme ... ?

Nous avons une relation très cordiale. Je ne sais pas quel surnom je pourrai avoir. J'espère celui de Madame efficacité.

Quel est votre modèle politique ?

Le Président Leveaux sous la IIe République a toujours été une source d'inspiration pour moi. Il a un siècle d'avance sur notre conception économique.

Question subsidiaire : Bogendorfer et Gibbon vous invitent à un diner romantique en tête-à-tête. Vous êtes obligé d'y aller. Lequel choisissez-vous ?

Je ne sais pas. Ce serait forcément un rendez vous professionnel donc j'irai voir celui qui serait le mieux à même de travailler pour la Francovie sur le sujet de conversation du diner.

Elle fut acceptée. Il faut dire, qu'au rebours de la tradition politique francovar, le Patricien révélait toujours à chaque élection quel candidat la rédaction soutenait. En l'occurence, il s'agissait de Montignac.

Entretien exclusif avec Hubert de Montignac, ex-Premier Ministre de Francovie, candidat du NPC pour les élections générales.
par Violaine Duranteau

C'est la deuxième fois que je reçois Hubert de Montignac dans ce genre d'entretien électoral. L'homme n'a pas changé. Il est grand avec une belle gueule, le  nez droit et fort, les épaules un peu tombantes. Il me fait la bise avec un sourire qu'il estime sans doute ravageur. Nous nous installons dans une brasserie livadienne. Je commande une vodka et lui un thé à la rose.

- Hubert, les Francovars vous connaissent bien. Ils vous ont élu, et ils vous ont désavoué par la suite. Qu'avez-vous changé, qu'avez-vous conservé de vos opinions politiques d'antan ?

- L'expérience aux affaires change un homme. J'ai la même passion de la Nation, mais la conviction qu'elle ne peut se construire contre les Clans ou contre le Roi, ils en sont respectivement l'ADN et l'incarnation. La pratique du pouvoir que je souhaite incarné est celle du médiateur à l'intérieur et du défenseur des intérêts nationaux à l'extérieur.

- Vous êtes toujours M. Décret ?

- Clairement non, j'ai entendu la demande des Francovars : celle d'une rationalisation administrative afin de rendre les procédures plus souple et plus efficace. Je serai l'homme de la réforme de l'Etat.

- Quelles sont les priorités pour la Francovie de 2020 ?

- La bataille de la compétitivité économique : en investissant dans l'enseignement supérieur, de la recherche et la formation professionnelle.

- Si vous étiez élu, quelle première décision prendriez-vous ?

- Allez dévorer un Von Felgeheim avec mon équipe de campagne...

- Hum je parlais de mesure politique mais soit…. Songer à m'inviter ! Revenons à nos moutons, qui est M. Robert de Herstal ? Que pensez-vous qu'il puisse apporter à votre candidature ?

-M. de Herstal est le maire du Palais de Saint-Auteuil, c'est à dire le chef du gouvernement du clan de Saint-Auteuil. Il apporte à ma candidature la vision clanique qui me manquait lors de ma précédente arrivée aux responsabilités.

- Quel est votre avis sur la guerre civile valdisk ? Ne regrettez-vous pas que la Grande Alliance ne se soit pas davantage impliquée dans cette malheureuse lutte fratricide ?

- Les affaires étrangères sont de la prérogative royale. Je n'entends pas la lui contester. Néanmoins, puisque vous me demandez mon opinion, la voici : je n'aime guère les merksistes et je crois dans le droit des peuples à disposer d'eux mêmes : le VestSkanya à le droit de choisir son destin.

- Que pensez-vous de ces gens qui font la plaisanterie de redémarrer leur voiture et de l'avancer de quelques métres alors que vous alliez en saisir la portière pour monter à bord ? Que préconisez-vous pour ceux qui semblent ne jamais se lasser de cette plaisanterie ?

- Ce sont des génies ! Qu'ils continuent !

Nous sommes profondément d'accord sur ce point et nous convenons ensemble qu'en politique comme en humour il ne faut pas craindre la redondance et toujours faire l'effort d'être satisfait de soi-même.